Un tiers des missiles du JIP s'est abattu sur Ashkelon tandis qu'Ashdod a subi des missiles côté mer, À Karish Israël jette l’éponge.
Le Hezbollah libanais connaît bien le jeu et sait très bien imposer ses règles du jeu à l’ennemi israélien. Telle est la réalité que reconnaissent même les médias israéliens auxquels se réfère un éditorialiste du journal londonien en langue arabe Rai al-Youm, en se focalisant sur l’affaire des champs gaziers offshore contestés entre le Liban et Israël. Mais ce n’est pas tout ; tout ce qui passe à Gaza semble avoir tiré la sonnette d’alarme pour les Israéliens, en proie désormais à la hantise de se retrouver à tout moment surpris et dans l’incapacité d’agir face à la rage d’un front Nord en appui au front Sud.
« Malgré les préoccupations liées aux conséquences de l’agression contre Gaza, les différends au sujet de l’extraction du gaz du gisement de Karish en Méditerranée et la démarcation de la frontière maritime avec le Liban restent au centre de l’attention des décideurs à Tel-Aviv et, bien sûr, des médias du régime occupant ».
Par la suite, Rai al-Youm relate le journal Israel Hayom qui prétend qu’après la visite du négociateur en chef américain Amos Hochstein, au Liban, des voix protestataires se sont élevées à l’intérieur de l’entité israélienne, « qui estiment qu’Israël continue de faire des concessions concernant le dossier de démarcation de la frontière maritime avec le Liban » ! Citant des sources qu’il qualifie de bien informées, le journal israélien prétend que « dans la réalité géopolitique mondiale de notre époque, la réalité de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine et une crise énergétique majeure en Europe, l’approvisionnement en gaz des deux champs disputés avec le Liban, Karish et Sidon, pourrait faire d’Israël une “superpuissance” et rehausser sa place au niveau d’un “acteur stratégique” au niveau international. “À l’approche de l’hiver et sur fond d’une crise énergétique émergente, les pays d’Europe ainsi que les États-Unis font pression pour parvenir à un consensus permettant d’extraire le plus rapidement possible le gaz de la mer”, ajoutent ces sources.
“Les négociations se déroulent dans un calme absolu, mais si ce qui en a été divulgué était vrai, alors Israël a accepté de donner aux Libanais leur demande initiale, et même un surplus relativement important : un échange de terres”, précisent les sources citées par Israël Hayom.
Ces sources disent qu’environ un quart du champ gazier contesté, Saida-Qana, est situé en territoire de l’entité d'occupation israélienne. Et Israël, selon ces rapports, a accepté de “donner au Liban tout le champ gazier de Qana, y compris la petite section israélienne”, dans le cadre d’un en échange de terres. Et “Israël donne des terres avec un riche gisement de gaz”, ajoutent ces sources.
Le journal israélien poursuit en évoquant la fermeté qui émane des déclarations de ces quelques dernières semaines du secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah.
L’article fait surtout allusion aux “trois drones de reconnaissance” que le mouvement de résistance libanais a lancés en juillet dernier vers le champ gazier de Karish, “à partir duquel Israël est censé commencer à produire du gaz à partir de septembre prochain”, soulignant en même temps que “Nasrallah comprend très bien le jeu et connaît très bien la carte” de cette zone.
Israel Hayom écrit que l’importance de l’équation d’aujourd’hui réside dans les besoins de l’Europe en pétrole et en gaz, sinon les peuples du continent seront confrontés à une véritable calamité, en éprouvant un plus grand besoin envers la Russie. Or, le secrétaire général du Hezbollah a su transmettre son message.
D’après la publication israélienne, Nasrallah a transmis un message important à un moment où l’Europe était dans l’embarras. “Nasrallah maîtrise le jeu ; il lance des avertissements qui permettent d’obtenir des réalisations politiques et économiques, du genre ‘nous espérons que nous ne lancerons pas une seule balle ou un seul missile, mais nous n’allons pas reculer non plus face à l’ennemi. Nous attendons les développements et nous resterons à la fois prêts à tout”.
Le journal Israel Hayom conclut que le régime israélien s’est rendu face à la Résistance, et qu’il va signer un accord lourd en conséquence pour un “gouvernement de transition irresponsable”. Le journal déplore qu’au lieu de penser à ses intérêts politiques et économiques, le régime israélien agisse de façon à permettre à l’ennemi du front Nord, à savoir la Résistance libanaise, de se renforcer.
Toute cette histoire devrait être évaluée dans un contexte où le secrétaire général du Hezbollah libanais, tout en se réjouissant d’une trêve précaire entre le mouvement Jihad islamique de la Palestine et le régime israélien, se vantait dimanche 7 août du pouvoir de la Résistance, en Palestine, au Liban et partout ailleurs.
“Forte d’une volonté de combattre l’ennemi, que ce soit en Palestine, au Liban ou partout ailleurs, la Résistance pourra défendre les peuples de la région en toute dignité”, a affirmé Hassan Nasrallah dans un discours prononcé à l’occasion du dixième jour des commémorations de l’Achoura. “La Résistance est bel et bien capable de rétablir les équations et les bases de la dissuasion, et imposer ses conditions à l’ennemi, a-t-il ajouté.
‘Toujours est-il que cette bataille est juste une bataille parmi d’autres, et ce n’est pas la fin du conflit avec cet ennemi’, a également lancé Hassan Nasrallah. Une position qui rejoint celle annoncée lors de son précédent discours, où le chef du Hezbollah affirmait que ‘le peuple palestinien et la Résistance palestinienne, y compris le Jihad islamique, ont le droit de répondre à cette agression par tous les moyens, au moment et lieu qu’ils jugent convenables’.
Nasrallah a qualifié d’‘erreur de calcul’ l’agression israélienne contre la bande de Gaza. ‘Le régime sioniste ne croyait pas que le Jihad islamique allait riposter à la politique d’assassinat ciblé ; la Résistance a certes la haute main’, a-t-il ajouté.
S’adressant aux responsables sionistes Nasrallah a indiqué : ‘Je leur conseille de ne pas se permettre de menacer le Hezbollah, et de ne pas reproduire au Liban l’erreur qu’ils ont commise à Gaza.’
Qu’est ce qu’on devrait tirer de cette déclaration, si ce n’est un très sérieux avertissement, en ce sens que la Résistance représente désormais un front uni répandu sur divers fronts, tous prêts à faire goûter l’amertume d’un échec catastrophique à l’ennemi israélien, en réaction à sa moindre bêtise.